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«Pilote de dameuse, je parcours la montagne de nuit»

Temoignage Nadja Gut pilote dameuse

«Le bonheur que je ressens chaque automne, lorsque le téléphone sonne pour m'avertir que la saison va bientôt démarrer, me confirme encore et toujours que ce métier est vraiment fait pour moi!»

© Switzerland Tourism/Silvano Zeiter

J'ai grandi dans une ferme de l'Oberland zurichois. Après avoir terminé ma formation de constructrice métallique, la curiosité et la soif d'aventure m'ont attirée dans les montagnes de Davos, où j'ai exercé mon métier durant trois ans. Mais l'envie de voyager n'a pas tardé à m'envahir, et je me suis lancée dans un périple estival de trois mois, à bord de mon minibus!

À l'aube de l'automne, j'étais de retour pour entamer ma première saison hivernale sur les pistes. J'y menais plusieurs tâches, telles que responsable de l'enneigement, remplaçante aux téléskis et conductrice de la dameuse consacrée à la préparation des pistes de luge et des chemins pédestres. Lors de ma troisième saison, une modification des parcours m'a permis de piloter de plus en plus... jusqu'à m'y mettre à 100%! Pendant l'été, je continuais à travailler dans la construction, et ces deux activités saisonnières se complétaient parfaitement!

Une nuit, alors que je travaillais encore dans l'enneigement, un collègue a déposé les clés de la dameuse dans mes mains, lors d'une relève d'équipe. Il m'a expliqué le fonctionnement de la machine et a effectué avec moi un dernier tour de piste, avant de repartir, et profiter de sa soirée. J'ai donc appliqué la méthode «Learning by doing», ou l'apprentissage par la pratique!

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L'appel des cîmes

Après cinq ans, j'ai décidé d'entreprendre une formation complémentaire dans la construction métallique, ce qui m'a entièrement mobilisée pendant deux ans. Mais à peine l'avais-je achevée que le désir de retourner sur les pistes s'est fait ressentir. Je me suis retrouvée à Lenzerheide, où j'avais la possibilité de piloter des dameuses à câble (ndlr: une sorte de dameuse de grande taille, disposant d'un treuil avec un câble, qui lui évite de patiner sur les versants raides).

Mes journées débutent à 16h, avec le contrôle et la préparation de la machine... sans oublier un petit café pour la route! Une fois les pistes fermées aux skieurs, nous travaillons jusqu'à ce qu'elles soient totalement parfaites. Nous nous arrêtons habituellement aux alentours d'une heure du matin, si tout se passe bien. S'il neige durant la nuit, nous commençons vers 2h du matin et nous nous activons jusqu'à 9h, pour que les pistes soient fraîchement damées à l'arrivée des hôtes. Selon les conditions météorologiques, cela peut prendre un peu plus de temps: comme lors de déclenchements d'avalanches à l'aide d'explosifs, ou de fortes chutes de neige.

En fait, pendant le travail, nous sommes toujours très concentrés: quand enfin, on peut admirer le résultat final, on ressent un immense sentiment de satisfaction!

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Le bonheur du grand air

Le bonheur que je ressens chaque automne, lorsque le téléphone sonne pour m'avertir que la saison va bientôt démarrer, me confirme encore et toujours que ce métier est vraiment fait pour moi: au moment de recevoir cet appel tant attendu, j'ai envie d'exploser de joie, de sautiller de tous les côtés en criant à tue-tête!

C'est vrai que ma profession est surtout exercée par des hommes. Toutefois, je n'en ferais pas une généralisation: je connais aussi quelques femmes qui sont ou ont été pilotes de dameuses! Et je me suis toujours sentie très soutenue par mon équipe. Au niveau du style de conduite, les femmes sont peut-être un peu plus prudentes et les hommes plus casse-cou: une merveilleuse combinaison.

J'aime particulièrement le moment qui précède l'ouverture des pistes, durant les préparations, lorsque le câble du treuil est accroché et que l'on peut vraiment bien brasser et pousser la neige, que le soleil m'illumine le visage et que la radio passe de la bonne musique: là, les hormones du bonheur envahissent chaque cellule de mon corps! Que du plaisir, tout simplement! La intéraction entre l'homme, la nature et la machine me plait beaucoup. Chaque nuit constitue un nouveau défi.

Il y a également des moments moins plaisants, évidemment: lorsque la dameuse a un problème, alors que je suis dehors sur la piste; surtout par des températures glaciales et un temps épouvantable. Mais un beau coucher ou lever de soleil met toujours du baume au coeur.

Aujourd'hui, j'en suis à ma quatrième saison dans le domaine skiable d'Arosa Lenzerheide, et une chose est sûre: ce ne sera pas la dernière! Ce domaine est très varié et exigeant, les pilotes y sont excellents et je sais qu'ils ont encore beaucoup à m'apprendre. L'ambiance ici est conviviale et cordiale. Cela est très motivant! J'ai toujours suivi mon intuition, et j'en suis très heureuse. J'espère vraiment pouvoir mener cette vie encore longtemps.

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